Madame, Monsieur,
Pour faire suite à votre proposition pour un CDI au sein de votre cabinet, j'aimerais tout d'abord vous faire part de mon grand étonnement : est-il de tradition dans votre société de proposer des engagements fixes à l'heure où tant de sociétés (même parmi les multinationales) proposent des petits boulots ? Je ne suis pas auditrice, et cette affaire n'est clairement pas de mon ressort, mais si vous agréez ce conseil totalement désintéressé de ma part (si l'envie vous prenait de le rémunérer, je ne m'y opposerai néanmoins pas), je vous recommande de proposer plutôt des CDD avec renouvellement de période maximale ou éventuellement d'avoir recours à l'intérim.
Pour revenir sur le poste que vous me demandez de pourvoir, j'aimerais que vous m'apportiez les précisions suivantes dès que possible :
- tout d'abord, je crains fort que les 2 300 € annoncés soit le net et non le brut. Or, compte tenu de mes ressources actuelles, je risque fort de passer une tranche d'impôt en raison de cela. Bien entendu, il ne s'agit pas encore d'ISF (mon père le paye déjà, donc nous avons concentré l'essentiel des avoirs familiaux sur son nom), mais néanmoins cela me prive à coup sûr du bénéfice de certaines allocations que je perçois ;
- j'aimerais également vous faire part de mes remarques sur les recommandations faites par l'ANPE. Il va de soi que je suis flattée de l'éloge qu'ils n'ont pas manqué de faire à mon propos, mais cela nuit à ma modestie naturelle et je suppose que je dois minorer les mérites qu'elle m'attribue. Ceci étant, je comprends que, pour une fois qu'un profil tient grosso modo la route, elle est contente d'annoncer comme une bonne affaire une candidate "normale". Ne désespérez toutefois pas de trouver un profil tel que le mien par voie d'encarts dans les journaux, c'est tout à fait possible ;
- toutefois, si vous deviez finalement maintenir votre proposition, je dois également vous dire que j'ai l'intention de fêter l'événement en faisant une nouba d'enfer, et que je suis dans ces circonstances particulièrement encline à aimer le premier venu. C'est ainsi que ma première fille est née, 9 mois à peine après ma première embauche. Ma deuxième fille avait un peu de retard, ce fut donc 9 mois et 10 jours après ma deuxième embauche. Ne voulant pas bousculer l'organisation du remplacement maternité, je vous assure que je ferai de mon mieux pour qu'un tel retard ne se produise pas avec vous ;
- quelles sont les conditions d'obtention des tickets restaurant et le montant que votre société prend en charge ? Ce n'est pas que je souhaite particulièrement déjeûner avec mes nouveaux collègues puisqu'en peu de temps je pourrai être à mon domicile, mais c'est pour me faire une idée du taux de financement de mes repas du week-end, ce qui compte dans mon appréciation de la place ;
- la convention collective des personnels médicaux ne me convenant pas, serait-il possible de créer un GIE permettant que je me trouve sous la convention des prestataires de services ? Fiscalement, c'est également très intéressant pour vous, tout en offrant une souplesse sociale non négligeable ;
- pouvez-vous me faire le détail de la rémunération des heures supplémentaires pour que je puisse confirmer par le calcul, et compte tenu de ma tranche d'impôt, que la moindre heure supplémentaire m'est rigoureusement impossible ?
Dans l'attente de ces précieuses informations, veuillez croire, Madame, Monsieur, à mes salutations.
Marianne
PS : je ne serais joignable qu'à compter du 15 mars, partant en vacances à Ibiza. La saison d'hiver est redoutable pour mon teint de pêche et je dois le préserver, ne serait-ce que pour d'évidentes raisons professionnelles ...